de Markus Imhoof.
Film documentaire.
Sortie : le 20 Février
" Entre 50 % et 90 % des abeilles ont disparu depuis 15 ans. Cette épidémie, d'une violence et d'une ampleur phénoménale est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Partout, le même scénario : par milliards les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Il y a 60 ans, Einstein avait déjà insisté sur le relation de dépendance qui lie les butineuses à l'Homme : "Si l'abeille disparaissait du globe, l'Homme n'aurait plus que 4 années à vivre".
Un documentaire frappant et saisissant sur l'Abeille, petit insecte essentiel dans la pollinisation des fleurs et plantes.
Le film nous expose tantôt la vie d'un apiculteur en montagne travaillant en harmonie avec ses abeilles, naturellement et sans utiliser de produits chimiques, tantôt l'industrie américaine productrice de miel et exploitant sans vergogne les petites travailleuses.
En Californie, il existe d'immenses champs d'amandiers s'étendant à perte de vue qui sont pollinisés par les abeilles permettant ainsi aux arbres de produire des fruits (les abeilles recueillant le pollen dans chaque fleur, en assure la fécondation naturellement).
Pour être davantage certains que leurs fruits ne soient pas sujets aux maladies, les industriels déversent des tonnes de produits chimiques sur les fleurs à l'aide de gros engins pulvérisant au passage les pauvres abeilles qui meurent par centaines du fait de cet épandage.
Mais c'est loin d'être le souci du gérant de l'exploitation qui, en arrivant sur les lieux annonce de façon cynique " ça sent bon les billets de banque fraichement imprimés". (la recette du miel à venir)
Ce sont les premiers mots qu'on entend de la bouche de ce féroce industriel au tout début du documentaire. Le ton est tout de suite donné.
Mais l'exploitation des abeilles ne s'arrête pas ici.
Après les champs d'amandiers qui fleurissent en Février - période d'hivernation où l'abeille travaille normalement au ralenti - les ruches prennent la route pour d'autres contrées à polliniser situées...2 700 km plus loin. Après 2 jours de trajet, de secousses perpétuelles et de stress, les ruches arrivent à destination...en mauvais état. Un certain nombre de ruches n'existe plus...et le gérant ne comprend pas pourquoi des centaines d'abeilles sont mortes...
Une fois le compte des pertes évalué, les ruches sont ouvertes (chose qu'on ne doit pas faire souvent) et est déversé dans un récepteur du "stimulant" pour les abeilles : un produit mélangé à un autre contenant du sucre et d'autres "cochonneries" industrielles.
Mais le MASSACRE a vraiment lieu le jour de la récolte du miel : toutes les ruches sont ouvertes
et TOUT est morcelé !!! On sépare d'un côté le couvain (ensemble des œufs, larves et nymphes protégés par les ouvrières), tous les cadres et le miel contenus dans les alvéoles !Les cadres plus ou moins enduits de cire sont raclés sur le dessus par une machine tandis que le miel coule avec les alvéoles en-dessous en compagnie d'abeilles qu'on ne prend évidemment pas soin de protéger et qui se font écraser au passage.
Les ouvertures et les morcellements des ruches provoquent une panique générale chez les abeilles qui ne savent littéralement plus où elles habitent et qui volent n'importe où.
Un ruche fome une grande famille où, malgré le nombre, les abeilles se connaissent et connaissent leur reine.
Pour reconstituer les ruches, les hommes récupèrent les abeilles suspendues où elles ont pu et les jettent dans des ruches prises au hasard sans s'occuper de savoir s'il y a déjà une reine, s'il s'agit de la même "famille". (il ne doit y avoir qu'une seule reine par ruche).
Cette vision d'horreur m'a proprement OUTREE et SCANDALISEE
Ce qui se pratique dans certaines industries américaines se fait tellement au mépris ce ces petites bêtes; c'est affolant. Les abeilles sont devenues un business comme un autre.
Dans un autre pays, en Suisse je crois, une éleveuse fait parvenir par la Poste des reines accompagnées de quelques ouvrières dans une petite boîte...quand ce n'est pas la ruche complète. Considérez le choc opéré par les bras mécaniques de la dite boîte sur les tapis roulants lors du tri des colis ...
Enfin, le summum est atteint par la Chine, qui, au temps de Mao avait décidé de tuer tous les oiseaux au motif qu'ils "volaient" le blé ou le grain aux hommes. Résultat : la vermine a pullulé et le Gouvernement a dû employer des tonnes de produits chimiques pour s'en débarrasser. Conséquence : les abeilles ont disparu.
Dans certaines zones de Chine, on voit des hommes déposer du pollen sur chaque fleur A LA MAIN, autrement dit, polliniser A LA PLACE des abeilles !! C'est HALLUCINANT !!
Mais heureusement, face à cette cruelle industrie assoiffée d'argent, d'autres hommes ont choisi de résister et de continuer à développer une apiculture saine et respectueuse de l'Abeille.
Il faut quand même noter que la plupart des apiculteurs d'aujourd'hui volent quasiment tout le miel fabriqué par les abeilles et que, pour passer l'hiver, ils leur donnent du sucre acheté en grandes surfaces. Oui, oui...N'oublions pas que l'abeille produit avant tout du miel pour elle et la survie de sa colonie - notamment durant l'hiver - et non pour Mônsieur l'apiculteur qui revend sans vergogne le fruit du travail des malheureuses. Que l'Homme ne ferait-il pas pour le profit et la rentabilité : plus on retire de miel de la ruche, plus on en vend et plus on a d'argent.
Autre chose : dans le film, le commentaire affirme que l'abeille se "sacrifie" en conservant sur elle les résidus de produits chimiques glanés pendant son travail de récupération de pollen.
C'est TOTALEMENT FAUX. Si l'abeille récolte des restes de pesticides sur le pollen, elle le ramène à la ruche, contamine les autres, nourrit les larves avec et produit du miel AVEC ces restes de produits chimiques.
Donc finalement, l'Homme se retrouve puni car s'il fait usage de traitements dans les champs et dans les ruches pour soi-disant "lutter" contre les maladies, le miel qu'il consomme est également pollué.
A titre informatif :
Il existe différentes sortes de ruches :
90 % des apiculteurs d'aujourd'hui utilisent la ruche dite "Dadant", mise au point par Charles Dadant, considéré comme un des fondateurs de l'apiculture moderne. L'intérieur de la ruche est constitué de 10 cadres suspendus et déjà construits, c'est-à-dire que les alvéoles sont faites à la machine. Les abeilles n'ont plus qu'à les remplir. Les cadres ne sont changés que lorsqu'ils sont très sales ou très abîmés.
Le premier à avoir véritablement élaboré une ruche pour apiculteur a été l'Abbé Emile Warré (fin 19ème siècle). Contrairement à la ruche Dadant, celle-ci ne contient que 8 cadres non construits. C'est donc l'abeille elle-même qui construit ses alvéoles.
C'est une ruche qualifiée d'écologique car dans la nature, l'abeille ne construit que 8 séries d'alvéoles.
La ruche Dadant l'oblige à travailler plus -10 cadres au lieu de 8 - pour obtenir plus de rendement (de miel) donc d'argent.
"Son but était d'obtenir une ruche la plus proche des conditions naturelles de l'abeille, tout en étant pratique pour l'apiculteur. Il préférait faire des bénéfices plutôt que des profits et recherchait les économies à la place de la productivité. Sa ruche reposait donc sur un faible investissement financier pour sa fabrication et son exploitation. Il souhaitait que tout un chacun puisse avoir une ruche et récolter du miel sans pour autant devoir s’équiper de nombreux outils d’extraction." Ruche de l'Abbé Warré.
Ruche Warré :
Les 8 séries d'alvéoles de la ruche Warré.
Ruche Dadant :
Je crois que j'ai peu près dit tout ce que je voulais
Pour continuer : http://www.femininbio.com/agir-green/ac ... lles-67247