d'Hayaho Miyazaki.
Titre originel : Kaze Tachinu
Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Battista Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Sa mauvaise vue l’empêchant de devenir pilote, il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.
Ultime oeuvre du grand maître de l'animation japonaise, Le Vent Se Lève rend hommage à Jiro Horikoshi, ingénieur aéronautique ayant réellement existé.
Pour son onzième long-métrage, Hayao Miyazaki ne porte pas à l'écran une biographie pure de Jiro Horikoshi mais dresse un portrait largement romancé du célèbre inventeur dont l'histoire amoureuse s'inspire du roman Le vent se lève de Tatsuo Hori -racontant l'évolution de la maladie d'une jeune femme tuberculeuse.
Le titre même de ce roman est issu d'un vers du poème Le Cimetière Marin de Paul Valéry.
Par l'intermédiaire de Jiro et à travers son histoire personnelle, Hayao Miyazaki évoque le passé lourd et douloureux de son pays : le tremblement de terre de Kanto en 1923, la crise économique de 1929, l'épidémie de tuberculose et l'entrée en guerre du japon dans la Seconde Guerre Mondiale.
Si Hayao Miyazaki aborde le thème de l'aviation, ce n'est pas un hasard. En effet, son père, Katsuji, était le directeur de Miyazaki Airplane qui fabriquait les gouvernes des chasseurs-bombardiers Mitsubishi A6M, connus sous le nom de Chasseurs Zero, avions dont le concepteur n'est autre que Jiro Horikoshi.
Grand admirateur de Giovanni Caproni, Jiro est transporté par sa propre imagination; dans ses rêveries, il côtoie son maître et nous emporte avec lui dans de grandes scènes fantastiques.
Sous la nue, dans les airs, Le Vent Se lève ravie le spectateur par ses couleurs, sa joie remplie d'émotions et lui souffle à l'oreille une douce poésie.
"Le vent se lève…"
Jiro est un passionné. Il aime la vie, son métier par-dessus tout mais est littéralement conquis par Nahoko Satomi, jeune fille qu'il rencontre juste avant le tremblement de terre de Kanto. Rattrapant son chapeau envolé, elle lui cite un vers d'un poème de Paul Valéry (Le Cimetière Marin), extrait qu'il connaît également.
Après ses études d'ingénierie aéronautique à l'Université impériale de Tokyo, Jiro est employé par Mitshubishi à Nagoya pour la conception d'avions-bombardiers. Quelques temps plus tard, à Karuizawa, c'est en rattrapant à son tour le parasol d'une jeune femme qu'il recroise Nahoko pour ne plus la quitter, les deux amoureux ayant décider de se marier malgré la maladie de Nahoko.
"…il faut tenter de vivre".
Jiro s'investit énormément dans son travail et s'attèle à la conception d'un redoutable avion de chasse, le Mitsubishi A6M Zero. Profondément épris l'un de l'autre et définitivement liés, Nahoko et Jiro choisissent de rester vivre ensemble, Nahoko refusant de retourner au sanatorium pour un nouveau séjour.
Le prototype de son avion terminé et l'essai réussi, le chasseur-bombardier Mitshubishi A6M Zero de Jiro est fabriqué en série (mise en service en 1939). Il remplace le Mitsubishi A5M dans les unités de premières lignes embarquées des portes-avions dès l'entrée en guerre du Japon dans la Seconde Guerre Mondiale. Au même moment, sentant que sa maladie progresse inéluctablement, Nahoko préfère s'exiler et quitte Jiro...
La Guerre éclate et les chasseurs Zero commencent leur sinistre besogne au-dessus du ciel japonais. Mais dans sa détresse et sa douleur, Jiro aperçoit en songe Giovanni et Nahoko qui l'exhortent à continuer de vivre malgré sa souffrance et son chagrin.
Après le Mitshubishi A6M, Jiro Horikoshi concevra le Mitsubishi J2M Raiden (premier vol en 1942), avion de chasse intercepteur (qui empêche les avions-ennemis d'atteindre leurs cibles). A la fin de la guerre, en 1944, le chassseur-bombardier Mitshubishi A7M entrera en service. Sa conception avait déjà été envisagée au moment de la mie en service de l'A6M Zero.
Note : Jiro Horikoshi reçoit en 1973 la médaille de l'Ordre du Soleil Levant, - 3ème classe sur 9 -, la seconde plus haute distinction japonaise, pour l'ensemble de ses ouvrages.
Un joli film plein d'humanité, réaliste et haut en couleurs dont les deux heures passent comme un souffle.
