Under The Skin

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RyoBleue
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Under The Skin

Messagepar RyoBleue » jeu. 18 sept. 2014 18:10

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De Jonathan Glazer (Sexy Beast, Birth).
Avec Scarlett Jonhansson, jeremy McWilliams, Lynsey Taylor Mackay, Dougie McConnell, Kevin McAlinden, Andrew Gorman, Joe Szula, Krystof Hadek.

D'après le premier roman de Michael Faber Under The Skin paru en 2000.

Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître.

Dix années de travail d'écriture ont été nécessaires afin qu'Under The Skin corresponde à la vision précise imaginée par Jonathan Glazer et Walter Campbell, son co-scénariste.

Au premier abord, le troisième film de Jonathan Glazer semble étrange, sibyllin, presque hors de portée. On décèle néanmoins un certain caractère, une force sous-jacente qui vaut la peine de passer outre ses premières impressions, pour tenter de découvrir un monde d'une déconcertante mais bénéfique étrangeté.

Les premières images du film déroutent, déstabilisent et annoncent l'esprit dans lequel le film va nous emporter et évoluer. Jonathan Glazer a cherché avant tout à adopter le point de vue de cette extraterrestre qui découvre notre planète et sa société. D'abord craintive et farouche, elle n'en reste pas moins une chasseuse ici sur terre pour accomplir une sinistre mission : charmer et ensorceler les hommes pour s'approprier leurs corps...

Plus le scénario se déroule, plus le spectateur se trouve décontenancé par l'allure abstractionniste du film, la musique répétitive et volontairement dérangeante ne venant qu'accentuer cette nette impression.

La caméra est au service du film et non des acteurs dont elle renverse, change, modifie voire brise l'image. Scarlett Johansson, icône de la Féminité, devient une fugueuse maladroite dans une forêt boueuse déparée par un anorak trop grand.
La bande sonore, tantôt omniprésente tantôt absente se révèle obsédante et constitue presque un personnage à part entière tant son rôle est important dans le film/tant sa place est importante dans le film.
Scarlett Johansson mise à nue - au sens propre comme au figuré - n'est plus le canon de beauté mis en valeur habituellement mais une "simple" alien découvrant avec étonnement et curiosité un monde inconnu.


Ce qui m'a particulièrement plu dans ce long-métrage, les scènes auxquelles j'ai vraiment adhéré concernent le cadrage de certains plans -notamment dans la camionnette- qui rapproche le long-métrage du film de genre.
L'absence de musique ainsi que la capture de sons comme le frottement de l'essuie-glace sur le pare-brise sec, les clignotants du véhicule, le serrage du frein à main ou le clic de fermeture de la boîte de maquillage…sont autant de sons inhabituels au cinéma et de détails qui confèrent au film un caractère plus proche du documentaire que du projet cinématographique conventionnel (ce qui n'est pas pour déplaire à certains.)

J'ai aimé cette approche naturaliste, cette manière de filmer qui fait fi des conventions et déroute certes le spectateur mais pour l'amener vers une autre conscience du cinéma, une autre approche du Septième Art.

Ceci étant, on ne peut cependant pas passer sous silence les nombreuses longueurs qui parcourent le film et nuancent ainsi l'avis d'abord enthousiasmé que l'on peut avoir.

Under The Skin apporte plus de questions que de réponses : quelle est la fin poursuivie par l'extraterrestre ? A quoi lui sert la chair les hommes qu'elle extrait ?
Qui est précisément cet homme en moto ? Un simple complice ? Pourquoi le film prend-il une autre direction lorsque la troisième victime est libérée ? Que signifie la fin du film ? Que faut-il comprendre ?
Les hypothèses sont larges et vastes.

A propos de ses films, Jonathan Glazer précise : " La question n'est pas tant de savoir s'ils vont plaire au plus grand nombre mais s'ils vont communiquer ce que je veux y dire, ce que je ressens. C'est d'ailleurs pour ça que le son est aussi important que l'image dans Under The Skin : il peut toucher à quelque chose d'universel sensoriellement."

Un film abrupt qui divise. Une véritable expérience cinématographique qui laisse à la fois perplexe et admiratif.
Un film sensoriel, troublant qui boule les codes cinématographiques.


Note : Pour raconter au mieux son histoire, le réalisateur a choisi de filmer en grande partie en caméra cachée ce qui a permis à toute l'équipe du film d'être dans la situation de cette extraterrestre découvrant l'espèce humaine.

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