De Kristian Levring.
Avec Mads Mikkelsen (La Chasse, Royal Affair, Mickael Kolhaas), Nanna Oland Fabricius, Tole Lars Bjarke, Eva Green, Jeffrey Dean Morgan, Mikael Persbrandt, Eric Cantona, Jonathan Pryce, Douglas Henshall, Michael Raymond-James.
Suite à la Guerre des Duchés qui opposa la Confédération germanique puis l'Empire d'Autriche et le Royaume de Prusse au Danemark du mois de janvier à octobre 1864, plus de 300 000 Danois émigrent vers les Etats-Unis.
Jen et son frère sont parmi eux. Sept ans durant, ils luttent pour s'établir sur ces terres étrangères.
Pour son quatrième film, Kristian Levring a choisi de planter son décor dans le Grand Ouest américain (tourné en Afrique du Sud).
Le résultat est un film de western, certes mais intimiste qui lorgne par moment vers le film de genre.
Pour The salvation, Mads Mikkelsen endosse à nouveau le rôle d'un homme durement éprouvé par la vie : après sept longues années de séparation, Jen retrouve sa femme Marie et son fils Kresten - qu'il voit pour la première fois - A peine ces êtres ont-ils le temps de s'étreindre que Marie et Kresten sont pris à partie et assassinés dans la diligence qui les conduisait chez eux…
Réussissant à venger ceux qu'il aimait, Jen, fou de douleur va devoir affronter l'implacable et tyranique Delarue, frère d'un des criminels tué par Jen…
Les bases principales du scénario étant posées, les actions et péripéties à suivre seront celles d'un classique film de cow-boys : animé par une terrible soif de vengeance, le tyran local (Delarue) n'aura de cesse de poursuivre sans relâche l'auteur de "l'odieux" crime et le héros de l'histoire, de délivrer la petite ville perdue et ses habitants de l'injuste tyrannie qui n'a que trop duré.
Comme à son habitude, Mads Mikkelsen incarne admirablement son personnage ; il suscite la pitié et l'empathie immédiate du spectateur qui ne peut que s'identifier à cet homme injustement frappé par le destin et qui se bat pour rendre la justice…
Sans grande originalité scénaristique, le film est sauvé par une forme visuelle et esthétique (les cadrages, les mise en scène) pertinente ainsi que par l'interprétation de Mads Mikkelsen, une nouvelle fois d'une extrême justesse.
Baigné d'une lumière lunaire, The Salvation distille néanmoins savamment de belles scènes de tension et de suspens, faisant oublier quelque peu la sobriété de ses maigres décors.
On retiendra également la bande sonore du film, signée Kasper Winding, résonnant de façon singulière dans les vastes étendues désertiques de l'Ouest.
Depuis La Chasse, je suis devenue une admiratrice de l'acteur Mads Mikkelsen, qui est pour moi un des meilleurs du cinéma d'aujourd'hui, un "Harrison Ford danois" en quelque sorte, tant son investissement dans un rôle est complet et ses interprétations d'un vibrant réalisme.
Certes, The Salvation n'est pas le meilleur film dans lequel ait joué Mads - je vous recommande d'ailleurs chaudement La Chasse et Royal Affair - mais le long-métrage vaut la peine d'être vu rien que pour la prestation de l'acteur, d'une grande force émotionnelle.
